La santé n’est pas un bien de consommation comme les autres !

La santé n’est pas un bien de consommation comme les autres !

Communiqué de presse Jeunes Médecins

La santé n’est pas un bien de consommation comme les autres !

Jeudi 1er et vendredi 2 décembre, plusieurs milliers de médecins libéraux ont décidé de faire grève pour obtenir du Gouvernement des engagements concrets susceptibles d’améliorer leurs conditions de travail, et en premier lieu, la revalorisation du tarif de la consultation. Nombreux ont été les commentaires publiés sur les réseaux sociaux pour opposer les « médecins qui ne pensent qu’à eux » aux « patients qui veulent un égal accès aux soins ». En plus d’être stériles, ces oppositions sont délétères : elles cassent le lien de confiance sur lequel doivent reposer toutes les relations de soin, et augmentent les tensions entre soignants et soignés.

Pourtant Jeunes Médecins en a la conviction : l’amélioration des conditions de travail des médecins français, de moins en moins nombreux, est nécessaire pour assurer une amélioration de la prise en charge des patients, de plus en plus nombreux, avec de plus en plus de pathologies chroniques (24 millions de personnes suivies pour du diabète, de l'hypertension artérielle, un cancer, une dépression, un AVC, etc.) nécessitant une attention particulière et régulière des professionnels de santé.

La France subit un cercle vicieux : les conditions de travail se détériorent du fait de la baisse constante des effectifs chez les médecins libéraux (augmentation du nombre de patients suivis dans la limite du possible, augmentation des sollicitations auxquels ils ne peuvent décemment plus répondre, augmentation de la charge administrative, augmentation du sentiment d’épuisement professionnel) conduisant ainsi à la baisse des vocations et des projets d’installation. Aujourd’hui, en France, on est de moins en moins nombreux à rêver de faire médecin de ville.

Jeunes Médecins soutient toutes les mesures qui peuvent rendre l’exercice libéral plus attractif pour les nouvelles générations. De ce point de vue, Jeunes Médecins demande l’augmentation du tarif de base de la consultation en secteur 1.

- Un tarif qui n’a pas bougé depuis 2017 (25€ pour la consultation d’un médecin généraliste ; 30€ pour la consultation d’un médecin gynécologue, ophtalmologue ou dermatologue).
- Un tarif qui ne permet pas seul l’embauche d’un secrétaire ou d’un assistant médical susceptible de libérer du temps de consultation au médecin.
- Un tarif qui n’est en corrélation ni avec le nombre d’années d’études, ni avec la lourde responsabilité de diagnostic, de suivi, d’actes pratiques, sensibles et complexes à réaliser, ni avec les contraintes professionnelles (60h de travail en moyenne, permanences de soins, etc.) difficilement conciliables avec une vie privée et de famille. La création du secteur 2 par l'État était déjà un aveu de la déconnexion du tarif du secteur 1 à la réalité !
- Un tarif qui ne correspond pas à la rémunération du médecin, et dont il faut encore retirer les frais de local et de matériel médical, les cotisations sociales et de retraite, les assurances, les impôts, les salaires et les charges salariales (si tant est qu’il y ait un salarié).

Le seul avantage de ce tarif, c’est qu’il est pris en charge à 70% par l’Assurance maladie, ce qui limite largement le reste à payer par le patient. C’est la raison pour laquelle Jeunes Médecins souhaite, comme d’autres associations de patients et de consommateurs, sa revalorisation afin d’améliorer simultanément les conditions d’exercice des médecins et la prise en charge financière des patients par l’Assurance maladie et les complémentaires santé.

N’en déplaise à certains, la santé n’est pas un bien de consommation comme les autres. Il y a quelques jours, l’association de consommateurs UFC Que Choisir s’est dite choquée que, dans plusieurs villes de France, la consultation de gynécologie puisse atteindre 85€, comparant ce tarif à « un aller-retour Marseille-Londres » ou « 8 mois d’abonnement Netflix ». Jeunes Médecins regrette profondément cette comparaison fallacieuse. La consultation gynécologique fait peut-être « moins rêver », « moins voyager », mais elle est la seule à sauver des vies.

Dépister un cancer du sein ou du col de l’utérus, pratiquer une interruption volontaire de grossesse, poser un stérilet, accompagner les patientes dans la rééducation de leur périnée, les conseiller pour choisir la contraception la plus adaptée à leur corps, réaliser une échographie pour identifier les retards ou les malformations sur un fœtus : tout cela sauve des vies, tout cela a un prix.

En demandant la revalorisation du tarif de la consultation en secteur 1 pour toutes les spécialités médicales, Jeunes Médecins milite pour que ce prix soit le plus attractif possible pour les médecins libéraux, et le plus accessible possible pour les patients.

Contacts presse :
 
Emanuel Loeb
Président Jeunes Médecins
president@jeunesmedecins.fr
 
Mélina Elshoud
Directrice des affaires publiques
07 56 99 63 37

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