Téléconsultation : en avant toute ?

Téléconsultation : en avant toute ?

Créée en 2017, Qare est partenaire de Jeunes Médecins et propose une solution numérique en ligne pour les praticiens qui souhaitent utiliser la téléconsultation. Rencontre avec l’un de ses co-fondateurs, le Dr Alexandre Maisonneuve, alors que les partenaires conventionnels réfléchissent à une possible évolution des règles de la télémédecine.

Jeunes Médecins : Qu’est-ce que Qare ?

Dr Alexandre Maisonneuve : Qare, c’est une solution de consultation vidéo pour tous les patients et les médecins qui souhaitent pouvoir avoir recours à la téléconsultation. L’utilisation par un pneumologue, un cardiologue ou un médecin généraliste sera différente, mais tous peuvent en avoir l’utilité. Il s’agit donc d’une consultation à distance sur laquelle on propose toutes les fonctionnalités nécessaires depuis le son et la vidéo, jusqu’à la prescription, le dossier patient, et la facturation. C’est du tout en un.

Pourquoi ce partenariat avec Jeunes Médecins ?

Dr Alexandre Maisonneuve : L’intérêt est de faire connaître la téléconsultation aux jeunes médecins, en fin de cursus, jeunes remplaçants et futurs installés, à ce moment important de leur parcours professionnel lorsqu’ils réfléchissent à leur pratique future. Afin qu’ils identifient dès le début cette possibilité de la téléconsultation et les aider à répondre à la question : comment vais-je l’intégrer à ma pratique ?

Faut-il un équipement particulier ?

Dr Alexandre Maisonneuve : Absolument pas. Quand les jeunes médecins vont s’installer, ils achèteront un ordinateur de bureau. Ce même ordinateur leur servira autant quand le patient sera au cabinet que quand il sera vu en téléconsultation. Nous ne vendons aucun matériel, nous proposons une solution en ligne qu’ils n’auront même pas à télécharger (et qui ne nécessite donc aucune maintenance sur site).

L’une des conséquences, peut-être inattendue de la Covid, a été l’envolée spectaculaire de la téléconsultation…

Dr Alexandre Maisonneuve : L’épidémie de Covid a apporté la preuve de l’intérêt de la téléconsultation pour améliorer l’accès aux soins des patients, autant que pour assurer le suivi des patients connus. Cela a été un réel accélérateur : on a gagné du temps sur la compréhension de la téléconsultation mais aussi de la santé numérique en général. Avec, demain, sans doute des traductions concrètes pour notre système de soins. J’en veux pour preuve les actuelles négociations conventionnelles. L’une des demandes très claires formulées par le ministère de la Santé concerne le souhait d’envisager une évolution des règles de remboursement de la téléconsultation, notamment sur les questions actuellement restrictives de connaissance préalable et de proximité géographique entre le patient et le médecin. Ce qui favoriserait l’accès aux soins de tous nos concitoyens, particulièrement dans le cadre des soins non programmés.

Que répondez-vous à ceux qui estiment que la vraie médecine ne peut se faire que face au patient…

Dr Alexandre Maisonneuve : Qu’il s’agit surtout d’une position dogmatique. Comme pour ceux qui considèrent que le télétravail n’est pas possible. D’ailleurs, c’est presque devenu un argument d’avant Covid, que nous entendions avant la crise sanitaire, mais beaucoup moins maintenant. Quand nous posons la question aux médecins eux-mêmes de savoir « quelle proportion de votre activité pensez-vous pouvoir réaliser en téléconsultation ? » : ils répondent “à peu près à 20%”. Enfin, notre propos n’a jamais été de dire que la téléconsultation devait remplacer la consultation présentielle, qui restera largement majoritaire, mais qu’elle offrait une possibilité complémentaire.

Une première étape avant le développement de la e-santé au sens large ?

Dr Alexandre Maisonneuve : La téléconsultation, comme la télé-expertise ne sont que des briques de la e-santé. Pour que la télésanté au sens global se développe, nous avons besoin d’outils adaptés. Comme le recours à l’INS (Identifiant national de santé) plutôt qu’au n° de Sécu qui peut recouvrir plusieurs bénéficiaires. Ce devrait être le cas au 1er janvier 2021.
L’utilisation systématique des messageries sécurisées santé entre professionnels, mais aussi, à terme, entre patients et professionnels de santé pour pouvoir échanger des documents médicaux par des voies sécurisées, constitue un autre champ à explorer. Tout comme, bien sûr, le développement généralisé du DMP.


Crédit photo : @ Antoine Doyen

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