Revue de presse - Semaine 49

Revue de presse - Semaine 49

du 1 au 8 décembre

A retenir de la semaine :



1) le 4 décembre, adoption du PLFSS 2024 à l’Assemblée nationale. Pas de nouvelle transformation structurante pour le système, mais quelques mesures pour les patients : médicaments délivrés à l’unité, possibilité pour l’Etat de mettre en place un programme de dépistage du CMV chez la femme enceinte, extension de la vaccination obligatoire contre toutes les méningites « début 2025 au plus tard », expérimentation pendant 2 ans du financement du sport sur ordonnance possible pour les malades du cancer, antibiotiques sans ordonnance pour les infections urinaires ou les cystites en pharmacie après un TROD, préservatifs gratuits et remboursement des protections hygiéniques réutilisables pour les moins de 26 ans, révision des tranches d’âge pour les rendez-vous prévention qui devraient être déployés partout en 2024 pour les 18-25, 45-50, 60-65, 70-75 ans.

2) surpoids et obésité des salariés : selon l’Insee, 31,6% des salariés sont en surpoids et 13,7% en obésité, avec un gradiant socio-culturel fort : respectivement 32,2% et 15,8% pour les salariés peu qualifiés et 30,8% et 11,9% pour les cadres dirigeants.

3) 460 000 morts entre 1999 et 2020 aux USA du fait de la pollution atmosphérique des centrales au charbon (étude de l’AAAS)

4) augmentation de 27% des EIGS déclarés en 2022 à la HAS : 2 385 dont près de la moitié (1 145) mortels

5) Claude Evin et Laurent Stéfanini ont remis leur rapport sur l’AME. En résumé, un dispositif « utile », « globalement maîtrisé », mais « à ajuster sur certains points. » Sur les suites, l’exécutif est très prudent : « les propositions (…) pourront faire l’objet d’une évolution réglementaire ou législative dans un texte spécifique » autre que le projet de loi immigration.

6) après une commission mixte paritaire conclusive, une PPL Valletoux très atténuée.

7) les nouvelles données publiées par la Cnam sur l’activité des MG

____ Au fil de la semaine ⬇️

🔸1 décembre (Challenges) > les USA sont également touchés par les déserts médicaux : moins de 3 médecins pour 1000 habitants, et ce pour les mêmes raisons que dans les autres pays industrialisés : vieillissement des patients, départ à la retraite de nombreux médecins de cette génération, numerus clausus essentiellement du fait de l’Association of American Medical Colleges (AAMC) et d’études particulièrement longues (10-15 ans puis l’internat) et coûteuses. Pour résoudre cette difficulté : appel à des médecins étrangers et délégations de tâches aux infirmiers.

🔸1 décembre (Le Point) > en 2022, augmentation des déclarations des Événements Indésirables Graves associés à des Soins (EIGS) reçues par la HAS : 2 385 (+27%), un chiffre que la HAS considère comme « très en deçà du nombre réel d’EIGS ». Sur ces 2 385 événements, 1 145 (48%) ont entraîné le décès, 1227 (51%) étaient évitables, 1 345 (56%) ont concerné des patients de plus de 60 ans, 1 175 (49%) ont eu lieu la nuit ou le week-end et 1 171 (49%) sont survenus à l’hôpital public.

🔸1 décembre (CP) > après la réunion du 24 novembre avec le ministre de la santé et les co-pilotes des Assises de la pédiatrie, le Syndicat national des pédiatres des établissements hospitaliers (SNPEH) considère que la situation en pédiatrie hospitalière « semble se dégrader » et que « pour éviter une crise sanitaire sans précédent, il est impératif d’agir maintenant ».

🔸1 décembre (CP) > le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (SNIIL) juge la LFSS 2024 décevante avec des horizons peu réjouissants pour 2024.

🔸4 décembre (Les Echos) > le Ministre de la Santé et de la Prévention est inquiet de la hausse annoncée à 8% du coût des mutuelles santé.

🔸4 décembre (CP) > pour l’USPO, la situation économique des officines continue de se dégrader, avec +50% de procédures collectives par rapport à 2022 (74 à fin octobre 2023 contre 50 en 2022), une marge qui a diminué de 0,3% malgré un CA de + de 6%.

🔸5 décembre (Le Figaro) > manque de moyens, crise des vocations … La psychiatrie « parent pauvre » du système de soins français. 40e sur 44 dans les choix des Internes, « une offre qui ne répond plus aux besoins » pour le délégué ministériel Frank Bellivier avec 243 postes non pourvus en cumul entre 2019 et 2022. Pour le Dr Fayçal Mouaffak, chef de service à Ville Evrard, il y a « une explosion de la demande depuis la crise Covid » et  « nous ne sommes pas suffisamment dotés pour suivre et soigner correctement l’ensemble des malades ». Pour le juge Marc Trévidic, magistrat au pôle antiterroriste du TGI de Paris, « il faut recourir à une psychiatrie spécialisée antiterroriste ».

🔸6 décembre (Les Echos) > la fin depuis le 1 juin 2022 (loi Lemoine) du questionnaire médical pour les prêts de moins de 200 000€ remboursés avant l’âge de 60 ans (alors saluée par France Assos Santé comme une belle victoire pour tous les anciens malades) se retourne contre les emprunteurs : en effet, faute de pouvoir évaluer le risque médical, les assureurs qui garantissent les emprunts ont augmenté les tarifs pour tous et mis des restrictions de couverture.

🔸7 décembre (CP) > l’OMS a publié dans The Lancet une nouvelle étude qui montre que plus d’1/3 des femmes souffrent de problèmes de santé durables après l’accouchement. L’OMS appelle à une plus grande reconnaissance au sein du système de santé de ces problèmes courants.

🔸7 décembre (JO) > aux termes du décret n°2023-110 du 6 décembre 2023, lancement d’une expérimentation pendant 1 an dans 6 régions : les infirmiers volontaires et habilités pourront signer des certificats de décès « en cas d’indisponibilité médicale dans un délai raisonnable » et hors mort manifestement violente.

🔸7 décembre (Le Quotidien du médecin) > dans une CMP conclusive, députés et sénateurs ont enlevé les principaux « irritants » de la PPL Valletoux : plus de contrainte à l’installation dans les déserts médicaux ni de régulation à l’installation, pas d’adhésion obligatoire aux CPTS, pas de remise en cause du volontariat pour les gardes en ville, responsabilité collective des établissements publics et privés pour la PDSES et pas d’obligation de prendre des gardes dans d’autres établissements. A noter la création du statut d’infirmier référent, l’encadrement de l’intérim en début de carrière, limitation des aides à l’installation à 1 fois tous les 10 ans.

🔸7 décembre (L'Humanité) > Depuis que Caroline Brémaud, cheffe des urgences de Laval (Mayenne) a été démise de ses fonctions au 1er décembre, officiellement à la suite d’une réorganisation, le tollé ne retombe pas. Depuis 2021, elle n’a jamais cessé de monter au front pour dénoncer publiquement la crise de l’hôpital public. Cet été, la médecin s’était alarmée des préconisations du gouvernement d’appeler systématiquement le 15, alors que dans son département, la plupart des urgences étaient fermées la nuit. « En novembre, nous avons eu une réunion pour nous annoncer qu’en application d’un rapport daté de 2021, il y aurait désormais un chef unique pour les urgences et le Samu-Smur. Je n’ai pas été choisie. »

🔸7 décembre (Les Echos) > dans le cadre des négociations conventionnelles, la CNAM a publié de nombreuses données sur l’activité des MG :
> +70% d’installations en 2022/2012 (2500 primo installations),
> des jeunes qui s’installent plus tôt : 35 ans vs 37 en 2011
> -3,5% de MG en 10 ans à 52 150 en 2023
> des départs en retraite plus tardifs : 66 ans d’âge moyen en 2012, 68 en 2022
> 1/4 des MG qui voient plus de 2000 patients/an dont 1/4 aussi qui en voient moins de 1170
>un nombre d’actes en baisse depuis 2016 : -3% depuis 2016
> des jeunes qui font moins d’actes que leurs aînés : 4 660 pour les médecins installés depuis 2016 contre
5200 pour ceux installés entre 1982 et 2001.

🔸7 décembre (Le Point) > « la question du suivi des radicalisés après leur sortie de prison », avec le sujet plus large des 30% des personnes suivies pour radicalisation qui sont atteintes de troubles psychiatriques. Quand le ministre de l’intérieur parle de « ratage psychiatrique »  dans le suivi de l’assaillant du jeune allemand sur le pont de Bir-Hakeim, la présidente de l’association des secteurs de psychiatrie en milieu pénitentiaire, le Dr Pascale Giravalli affirme que « la récidive n’est pas une question psychiatrique » et « qu’on ne peut pas nous mettre cette responsabilité sur les épaules ».

🔸8 décembre (Le Quotidien du médecin) > les jeunes générations ignorent tout ou presque de ce qu'est la responsabilité civile professionnelle (RCP) et les enjeux du risque médico-légal. Pourtant, selon Nicolas Gombault, directeur général délégué du groupe MACSF « le risque médico-légal est très hétérogène selon les spécialités » : parmi les chirurgiens libéraux, les neurochirurgiens, les orthopédistes et les chirurgiens viscéraux sont particulièrement exposés (chacun de ces trois spécialistes aura 100 % de risque d’être mis en cause au moins une fois au cours de sa carrière) tandis que le taux de sinistralité annuelle n’est que 1 % pour les généralistes et les psychiatres.

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