Revue de presse - Semaine 4

Revue de presse - Semaine 4

du 20 au 27 janvier

Les chiffres de la semaine :
 
- 800 M€, c’est la recette attendue en année pleine par le gouvernement du doublement des franchises sur les médicaments et certains actes
- 15Mds€, c’est le total annuel des dépenses de prévention (Cour des comptes) pour un Ondam de 240Mds en 2022
- 330 000 SDF en France selon la Fondation Abbé Pierre et selon des données internationales reprises par la HAS, 75% souffriraient de troubles psychiques, dont 30% de troubles psychiatriques sévères.
- 1397, c’est le nombre de décès d’enfants de moins d’1 an qui auraient pu être évités en 2021 si la France avait eu le même taux que celui de la Suède. En France, en 2022, 2381 enfants de moins d’1 an sont décédés (2719 en 2021).
- Le secteur de la santé émet entre 40 et 61 millions de tonnes équivalent CO², soit entre 6,6% et 10% de l’empreinte carbone de la France. 38% de ces émissions viennent des établissements de santé.

A retenir de la semaine :



1) Négociations conventionnelles : la réunion multilatérale du 25 janvier, qui devait notamment traiter des tarifs, est repoussée au 8 février, officiellement pour laisser un peu de temps à la nouvelle ministre. Il y a de la tension à la suite des déclarations du Président de la République d’aller vers une rémunération au forfait. La référence faite par Thomas Fatôme à l’intérêt de l’expérimentation Peps (Paiement en équipe de professionnels de santé en ville) et son annonce sur une discussion conventionnelle qui « n’est pas seulement une négociation tarifaire dans laquelle la Cnam fait un chèque » n’ont probablement rien arrangé.

2) Les attributions de Catherine Vautrin comme ministre du travail, de la santé et des solidarités ont été fixées par décret du 24 janvier publié au Journal Officiel du 25. Pour ce qui est de la santé, c’est la reprise des compétences qui étaient celles de ses prédécesseurs : PLFSS, promotion de la santé, prévention, organisation et accès aux soins, lutte conte les inégalités de santé. S’y ajoutent évidemment les compétences anciennement dévolues aux ministres du travail et des solidarités. Pas de changement non plus pour les services sur lesquels la ministre a autorité, seule ou conjointement avec d’autres ministres.

3) Cabinets ministériels : publication des premières nominations : Yann-Gaël Amghar, ancien directeur de l’Acoss prend le pôle social de Matignon. Yann Bubien, ancien DG du CHU de Bordeaux, est nommé directeur adjoint du cabinet de la ministre du travail, de la santé et des solidarités et Lucie Ligier, qui était « conseiller offre de soins et Covid-19 » au cabinet d’Aurélien Rousseau, garde ces fonctions avec Catherine Vautrin. A la différence des autres pôles, complétés par arrêté du 24 janvier, le pôle social du cabinet du Premier ministre se limite toujours, pour le moment, au chef de pôle.

____ Au fil de la semaine ⬇️

🔸19 janvier (Les Echos) > les fermetures de pharmacies s’accélèrent, avec 276 en 2023 (+60%) et moins de 20 000 officines, soit 2000 de moins en 10 ans.

🔸19 Janvier (communiqué) > publication par la HAS des recommandations sur la grande précarité et les troubles psychiques, avec 8 « fiches outils » et 10 « messages clés ».

🔸19 janvier (Quotidien du Médecin) > selon une étude de la Fage, les étudiants des filières santé sont particulièrement exposés à la précarité alimentaire et aux difficultés de logement (6,6% ont un logement Crous vs 16,3% des autres jeunes).

🔸20 janvier (communiqué) > le cabinet d'études Astérès publie un travail sur la prévention en France. Plus de prévention éviterait 1,9 million de cas (tabagisme, alcool, dépistage des cancers du sein, du poumon et colorectal, et vaccination HPV) et 5Mds de dépenses annuelles. L'étude souligne qu’il existe peu d’indicateurs publics et internationaux de suivi des actions de prévention, en particulier pour les dépistages non-organisés, la surveillance des patients ou encore de nombreux actes à visée préventive (médicaments, opérations).

🔸22 janvier (communiqué) > les représentants des centres de santé (la Fédération Nationale des Centres de Santé, l’Union Syndicale des Médecins de Centres de santé, l’Institut Jean-François Rey et le Réseau des Centres de Santé Communautaire) appellent à « refuser l’immobilisme sur l’accès aux soins, les déserts médicaux et la rémunération au forfait » car « il y a urgence pour notre système de santé ».

🔸23 janvier (Le Figaro) > les ministères des finances et de la santé ont annoncé la mise en œuvre de la
franchise à 1€ vs 0,50€ sur les boîtes de médicament « fin mars », et de celle sur les participations forfaitaires « d’ici à début juin ». Les femmes enceintes, les enfants mineurs et les bénéficiaires de la complémentaire santé solidaire ne seront pas concernés et le plafond annuel de l’effet des franchises pour les malades en ALD restera à 50€.

🔸23 janvier (communiqué de presse) > le Réseau Environnement Santé (RES) reprenant le rapport de décembre 2023 des députés Anne Bergantz et Philippe Juvin constate que « la France continue d’être le mauvais élève de l’Union Européenne en matière de mortalité infantile, avec des taux de mortalité infantile qui augmentent, à la différence de tous les autres pays européens ». La France était 3e en 1995 et 20e en 2021, quand l’Estonie (dont le PIB par habitant atteint les 2/3 de celui de la France) est passée de la 23e à la 5e place.

🔸24 janvier (Quotidien du Médecin) > « le torchon brûle entre les centres de santé et les médecins libéraux » à propos de la possible généralisation des paiements au forfait sur le « modèle » de l’expérimentation article 51 Peps. Pour la Fédération Nationale des Centres de Santé (FNCS) avec le forfait « la prévention au cœur du métier, finie la course aux actes ! » : le Dr Frédéric Villebrun demande « un secteur optionnel ouvrant l’accès à la capitation, sur la base du volontariat ouvert à tous les centres de santé volontaires ». De leurs côtés, les médecins libéraux « refusent l’inclusion de Peps dans la convention médicale ».

🔸24 janvier (communiqué)  > l’Association Santé Environnement France publie un guide santé de la bio-alimentation pour promouvoir les bonnes pratiques pour une alimentation saine.

🔸24 janvier (communiqué) > dans une lettre à la Ministre, le président de la Mutualité française, Eric Chenut rappelle qu’il a alerté tous ses prédécesseurs sur « la fissure grandissante de notre système » et demande à Catherine Vautrin « une feuille de route qui priorise 4 chantiers : la prévention, l’accès aux soins, l’autonomie et la santé mentale ».

🔸25 janvier (Le Monde) > « la crise du système de santé perdure en silence », avec en médecine de ville comme à l’hôpital un personnel exsangue qui attend des réponses politiques. Pour Marc Noizet, président de SAMU-Urgences de France, « on en arrive à une résignation complète. C’est terriblement dangereux, pour les soignants comme pour les patients ».
 
🔸25 janvier (Le Figaro) > selon une étude publiée dans la revue BMC Medecine sur le bilan de santé proposé au Royaume-Uni tous les 5 ans aux 40-74 ans, ces bilans réduisent bien le risque de maladie cardio-vasculaires et la mortalité toutes causes et cardio-vasculaire. A noter toutefois un possible biais de sélection puisque les 100 000 personnes de l’étude étaient toutes volontaires.

🔸 25 janvier (France Bleu) > le Dr Anna Boctor, vice-présidente de Jeunes Médecins en charge de l’égalité femme-homme était l’invitée de l’émission « C’est la vie » à l’occasion de la journée nationale de lutte contre le sexisme. Devoir choisir entre un poste et une grossesse, culpabiliser d’avoir pris un congé maternité, supporter les remarques sexistes au travail, subir les discriminations dans l’accès aux postes. … tout cela alors que la profession s’est largement féminisée ! Le Dr Anna Boctor est revenu sur sa propre carrière et sur les témoignages remontés régulièrement par les adhérents du syndicat Jeunes Médecins.

🔸 26 janvier (Medscape) > à la suite des EVC de décembre 2023, le nombre de lauréats a été inférieur au nombre de postes ouverts. Par exemple, en médecine générale, 241 PADHUE ont été admis pour 537 postes ouverts. Résultat : « le problème reste entier pour nombre d’entre eux », ceux qui n’ont pas obtenu les EVC n’ayant pas obtenu le renouvellement de leur autorisation d’exercice (environ 2000). Ceux qui ont réussi les épreuves doivent parfois tout quitter pour rejoindre l’établissement d’une autre région. Face à la mobilisation, la ministre Catherine Vautrin a acté que les lauréats seraient maintenus dans leurs fonctions et dans leurs structures actuelles et que les candidats non admis aux EVC 2023 seraient autorisés à travailler jusqu’à la publication des textes d’application de la loi Valletoux qui a prévu que les PADHUE pourraient bénéficier d’une autorisation d’exercice (de seulement) 13 mois pour repasser les EVC.

🔸27 janvier (Le Point) > selon l’Observatoire français des drogues et des conduites addictives (OFDT), les adolescents consomment moins et de plus en plus tard (tabac, alcool et cannabis). Ainsi, entre 2018 et 2022, pour les collégiens : 11,4% vs 21,2% ont expérimenté le tabac, 43,4% vs 60% ont déjà bu un verre et 5,3% vs 6,7% ont consommé du cannabis. Cette évolution s’inscrit dans un recul général constaté depuis 2010. A noter cependant que, si  les expérimentations diminuent, les usages quotidien, notamment pour le tabac, progressent.

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