#metoo #médecine : Jeunes Médecins dénonce l'ancrage du sexisme et de la misogynie dans la communauté médicale

#metoo #médecine : Jeunes Médecins dénonce l'ancrage du sexisme et de la misogynie dans la communauté médicale

Ces derniers jours, le Dr Anna Boctor , vice-présidente de Jeunes Médecins, chargée de l’égalité femme - homme, a répondu aux questions d’un certain nombre de journalistes sur la vague #metoo #hôpital : France Info, BFM TV, C à vous, Medscape
Un mal très "ancré" dans le domaine médical

Elle a rappelé que Jeunes Médecins est engagé de longue date sur le sujet des discriminations, du harcèlement et des violences sexistes et sexuelles, un mal « très ancré » dans le domaine médical, un domaine historiquement « masculin », « très hiérarchisé » marqué par « l’entre-soi et la cooptation ».

Le Dr Boctor a souligné la « servilité » des jeunes étudiants en médecine qui sont conditionnés à servir et exécuter les ordres qu'ils reçoivent, «  ce conditionnement dès le début des études est un terreau fertile pour l'omerta ».

Dans une tribune publiée dans Le Monde en 2020, + de 300 femmes médecins dénonçaient déjà la « misogynie systémique » à l'hôpital. Le Dr Boctor avait elle-même témoigné de sa propre expérience des discriminations professionnelles.

À plusieurs reprises, des enquêtes internes auprès des adhérents de Jeunes Médecins ont rappelé la dure réalité : en mars 2024, 72% des médecins rapportent qu'il est assez fréquent voire très fréquent qu'une consœur subisse des blagues, des propos, des comportements sexistes, mais seulement 3% de ces médecins ont décidé d’alerter (leur chef de service, un syndicat ou une institution disciplinaire, judiciaire ou ordinale). Malheureusement, pour plus d’1 médecin sur 4, entamer une démarche officielle ne sert à rien, et c'est sans compter celles et ceux qui craignent les représailles, n'ont pas confiance dans les instances professionnelles ou encore pensent n'avoir pas suffisamment de preuves à apporter.
Si le sujet n’est pas nouveau, il fait le buzz cette fois parce que deux personnalités connues sont concernées !

Pour le Dr Anna Boctor «  cela se poursuit encore en 2024 parce que les gens se protègent et que les gens ont peur pour leur carrière ! [...] « La carrière universitaire c’est un petit milieu, ça fonctionne par cooptation, alors les gens ont peur de parler. Il y a une véritable omerta, et il n’y a pas de solidarité, toujours pour les mêmes raisons ! »

Aujourd’hui encore, la parole des victimes n’est pas systématiquement crue ni protégée.

Jeunes Médecins est sollicité chaque semaine par des consœurs victimes de discriminations, harcèlement ou violences sexistes et sexuelles, afin de les aider à faire reconnaître les faits. En fonction des situations et avec l’accord des victimes, nous alertons les instances locales, nous saisissons les ministères de tutelle, nous portons plainte devant les tribunaux.

Ce n'est pas un buzz médiatique qui suffira à changer ce système toxique tentaculaire, mais votre adhésion et votre soutien aux actions de Jeunes Médecins !

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