Les praticiens attachés, grands oubliés du Ségur

Les praticiens attachés, grands oubliés du Ségur

[TRIBUNE] Dans ce texte, la Dr. Brigitte David, praticien attaché aux hospices Civils de Lyon – CSAPA de l’Hôpital de la Croix-Rousse, dénonce le manque de considération pour les praticiens attachés, "ces quelques 40 000 médecins qui, à leur place et avec la diversité de leurs engagements, concourent eux aussi au bon fonctionnement de l’Hôpital Public"

Jeunesmedecins.fr publie les points de vue et témoignages des membres de la communauté Jeunes Médecins, sur les questions de société, de santé, ou d’exercice. Ces tribunes reflètent la pluralité d’opinions de la nouvelle génération de médecins et ne représentent pas nécessairement le point de vue de la rédaction.
👉 Vous aussi contribuez - envoyez vos textes à la rédaction : redac (@) jeunesmedecins (point) fr

Par la Dr. Brigitte David, praticien attaché aux hospices Civils de Lyon – CSAPA de l’Hôpital de la Croix-Rousse

Il aura fallu cet article d’un quotidien national s’intéressant aux rémunérations des médecins hospitaliers et annonçant des chiffres de début de carrière plus élevés que mon salaire de fin de carrière pour que je réalise que, pour la journaliste, n’existaient que les « Praticiens Hospitaliers »… Oubliés les « Praticiens Attachés » ? Oubliés également par le « Ségur de la santé » ces quelque 40 000 médecins qui, à leur place et avec la diversité de leurs engagements, concourent eux aussi au bon fonctionnement de l’Hôpital Public?

Praticien attaché, un statut au revenu modeste et précaire


Bien sûr, il y a parmi eux des médecins libéraux, soucieux de garder un lien avec le monde hospitalier et qui ne demandent rien d ‘autre que le droit de passer quelques heures chaque semaine dans le service où naguère ils étaient internes mais il y tous les autres, tous ceux qui ne connaîtront jamais d’autre statut que celui de Praticien Attaché, avec sa rémunération modeste et sa précarité

Bien sûr, on peut choisir de ne pas « faire carrière », pour rester au plus près des malades et garder une forme de liberté. Moi-même, en tant que praticien attaché, j’ai pu occuper des responsabilités associatives importantes au sein de Médecins du Monde et ailleurs, tout en exerçant, avec un engagement fort, une activité clinique à l’hôpital en médecine générale et en spécialité. C’était un choix … est-ce une raison pour ne pas lui offrir une juste reconnaissance par une rémunération adéquate?

Qu'en est-il des médecins étrangers réfugiés?


Et puis, il y a tous les silencieux, tous ces médecins étrangers, réfugiés d’Algérie, d’Afghanistan, d’Irak ou d’ailleurs, qui n’accèderont jamais à un autre statut et ne demanderont jamais rien d’autre, trop heureux que l’hôpital leur fasse une place… trop amers aussi lorsqu’arrivent la retraite ou la maladie … Ils occupent les postes d’urgentistes non pourvus et assurent les gardes des jours de fête… Parce qu’ils s’attachent à oublier ce que fut leur position sociale et professionnelle dans le pays qu’ils ont dû quitter, est-ce une raison pour les oublier dans une réforme d’aussi grande envergure que le « Ségur de la santé » ?

Alors… pour tous ces silencieux, mais aussi parce que l’Hôpital Public est fait de cette diversité et s’enrichit de tous ces talents, de tous ces parcours de vie, pour tout cela, Monsieur le Ministre, n’oubliez pas les attachés !

Par la Dr. Brigitte David, praticien attaché aux hospices Civils de Lyon – CSAPA de l’Hôpital de la Croix-Rousse


👉 Vous aussi contribuez - envoyez vos textes à la rédaction : redac (@) jeunesmedecins (point) fr

Pas encore adhérent ?

Faites partie de la communauté des Jeunes Médecins

  • > Faites-vous entendre et participez au renouveau de la profession
  • > Profitez des offres et des avantages réservés aux adhérents
  • > Participez aux événements dans votre région