Les "patients casse-couilles"
Témoignage
22/03/2019
Après avoir passé douze ans aux urgences en tant que médecin, Sonia Camay signe un recueil de perles entendues de la bouche de patients parfois un peu “casse-couilles”.
Médecin urgentiste en Bretagne, Sonia Camay a soigné et rassuré un nombre incalculable de patients à toute heure du jour et de la nuit pendant douze ans. Puis, “pour des raisons familiales”, elle a dû arrêter ce qu’elle considère être “le plus beau métier du monde”. Et donc voulu laissé “une trace, un témoignage”. “Mais surtout pas quelque chose de triste.”Alors quand elle est tombée sur le livre Parents casse-couilles des éditions de l’Opportun, elle leur a proposé de rédiger un Patients casse-couilles en se fiant à sa mémoire et à son petit carnet de notes. Le résultat, un recueil de phrases et d’anecdotes surréalistes entendues et vécues aux urgences, sort en librairies ce jeudi 21 mars.
“Soit vous me prenez tout de suite, soit je m’en vais”
“Ce sont ces petites histoires drôles qu’on se raconte entre collègues pour tenir le coup”, précise Sonia Camay à Jeunes Médecins. “Nous avons tous reçu au moins une fois un homme avec un objet incongru dans le rectum et une bonne excuse. ‘J’étais au marché et je suis tombé sur une courgette’ ou bien ‘je jouais à la pétanque et je suis tombée sur une boule de pétanque’.”
Il y a aussi des questions déroutantes : “Quand vous dites ‘par les voies naturelles’, vous entendez quoi par là ?”
Les motifs absurdes : “Je viens vous voir en urgence car mon fils a avalé un glaçon.”
Les ultimatums insensés : “Soit vous me prenez tout de suite, soit je m’en vais.”
Les diagnostics incertains : “Ma femme a de gros problèmes de prostate.”
Et les demandes farfelues : “Je rentre de voyage de noces : je n’ai pas beaucoup dormi si vous voyez ce que je veux dire ! Il me faut un arrêt pour récupérer.”
Ou encore : “J’ai besoin d’un arrêt pour au moins trois jours : ma voiture est au garage !”
Des demandes illégitimes que Sonia Camay choisit de prendre avec humour. “La seule chose qui me fâche de la part des patients, c’est l’agressivité. L’incongruité de certains de leurs problèmes fait partie du charme du métier d’urgentiste, qui est souvent très difficile. Et elle n’est pas totalement de leur fait. Le système de santé ne leur permet pas de se tourner vers d’autres que nous.”
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