Le protocole de recherche en ambulatoire “OutCov” du Dr. Naccache

Le protocole de recherche en ambulatoire “OutCov” du Dr. Naccache

Plaquénil, Azitrhomycine, Kaletra et télémonitoring

Jean-Marc Naccache, pneumologue à l’hôpital Saint-Joseph, a mis au point un protocole de recherche en ambulatoire sur le Covid-19. Plébiscité par de nombreux généralistes, ses résultats pourraient réduire la pression mise sur les hôpitaux.

“Il faut absolument tenter de faire un traitement précoce avant que les malades n’arrivent à l’hôpital”. Pneumologue à l’hôpital St Joseph de Paris, mais exerçant aussi à l'hôpital privé d’Antony et à l'hôpital Foch de Suresnes, Jean-Marc Naccache a mis au point un protocole de recherche en ambulatoire pour le Covid-19. “On a vraiment l’impression que les malades les plus graves sont ceux qui sont arrivés tard à l’hôpital”, constate-t-il, avant de souligner que l’accès tardif aux soins “fait qu’on a du mal à éviter que ça s’aggrave plus”. Le docteur souligne que les patients sont la plupart du temps hospitalisés plus d’une semaine après les premiers symptômes respiratoires. “Cela aboutit à la nécessité d’un transfert en réanimation pour 30% d’entre eux, et à un décès pour 20%”, explique-t-il.

Trois médicaments testés et une surveillance stricte


“Nous voudrions tenter un traitement au début de la maladie, à la phase initiale”, expose-t-il. L’enjeu : diminuer la pression sur l’hôpital. “On sait qu’à la sortie du confinement, on aura à nouveau des malades”, continue le Dr. Naccache. “On va essayer de faire en sorte que le déconfinement soit structuré pour éviter les malades les plus grave, et donc les plus fragiles, mais on ne pourra pas le faire à 100%. Si on arrive à un médicament qui peut éviter que les formes s’aggravent, le déconfinement serait fait de manière plus sereine.”



Ce protocole, intitulé OutCov, est articulé autour des médecins généralistes libéraux. “Après avoir diagnostiqué un Covid-19, les médecins de ville orienteraient le malade vers un centre d’inclusion”, détaille Jean-Marc Naccache. Les patients seraient ensuite répartis au hasard en quatre groupes de tests autour du plaquénil, de l’azitrhomycine, et du kaletra. Un groupe ne serait suivi que par une surveillance stricte, via télémonitoring.

Les généralistes partants pour tester


Plusieurs médecins généralistes ont manifesté leur soutien au pneumologue, dont le docteur Eric Weinberg, médecin généraliste dans le Val de Marne. “ Jusque les dernières semaines, je voyais entre 5 et 10 patients Covid par jour. Donc à peu près plus que le centre Covid de Créteil à moi seul”, raconte-t-il. “On n’a pas de possibilité de soigner actuellement, on a l’impression d’être assez inutile. Je pense qu’un protocole en ville serait vraiment très utile”.

De son côté, le Dr. David Azérad, généraliste sur Paris, se montre également favorable à la mise en place d’un tel protocole. “Je pense qu’il faut de la recherche ambulatoire. Si on ne participe pas à la recherche, on n’avance pas vraiment”, fait-il valoir. Mais il ne considère par la création d’un médicament contre le Covid comme un but ultime à atteindre. “Le fait de décider d’attendre que les choses passent pour telle ou telle pathologie, sans forcément donner de traitement médicamenteux, c’est valable”, nuance-t-il.

Un résultat fin mai


“Comme il y a beaucoup de malades en ambulatoire, c’est important qu’on puisse mener cette étude rapidement pour espérer un résultat fin mai”, projette le Dr. Naccache, qui attend d’avoir les autorisations dans les jours qui viennent pour pouvoir commencer la semaine prochaine. “On est capable de le faire, en Île de France il y a encore beaucoup de patients. Dans le 93, qui est une zone un peu sinistrée, il y aurait deux centres d’inclusion à Saint-Denis et à Avicennes, à Bobigny”. “Pour une fois que la médecine de ville et l’hopital travaillent la main dans la main”, s’amuse le Dr. Weinberg.

Pour contacter le Dr. Naccache, vous pouvez passer par l'annuaire Jeunes Médecins

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