L’antisémitisme “prend de l’ampleur” dans les facs de médecine

L’antisémitisme “prend de l’ampleur” dans les facs de médecine

Enseignants, étudiants et autorités tous concernés

À en croire la Conférence des doyens, les facs de médecine n’échappent pas à la recrudescence des actes antisémites observée en France.

En 2018, le nombre d’actes antisémites recensés en France a bondi de 74% selon le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, passant de 311 à 541.

Le week-end dernier, deux portraits de Simone Veil dessinés par l’artiste C215 sur des boîtes aux lettres du 13e arrondissement de Paris, ont été recouverts de croix gammées. La vitrine d’un restaurant Bagelstein de l’île Saint-Louis a été taguée du mot “Juden” (“juifs” en allemand). Les deux arbres plantés en Essonne en hommage à Ilan Halimi, jeune homme de confession juive séquestré et torturé à mort par le “gang des barbares” en 2006, ont été retrouvé vandalisés.


Et les facs de médecine n’échapperaient malheureusement pas à cette inquiétante recrudescence des actes antisémites. “Il y a de plus en plus d’actes racistes et antisémites perpétrés à l’encontre des enseignants, des autorités et des étudiants de confession juive et/ou d’origine étrangère”, écrit en effet la Conférence des doyens dans un communiqué dénonçant “une situation qui prend de l’ampleur depuis quelques mois”.

“Ces comportements sont inexcusables et encore plus au sein d’institutions qui ont des vocations humanitaires et sanitaires”, insiste son président, Jean Sibilia. “Quelle que soit la forme que revêtent ces actes (humour, etc.), ils ne peuvent pas être tolérés ni par les équipes enseignantes et d’encadrement ni par les étudiants qui en sont témoins ou acteurs…”

“BAuschwitz 2019”


Aucun de ces actes n’a été récemment signalé dans les facs de médecine, mais des tags et des gravures antisémites ont été observés à Créteil, à Lyon et à Grenoble, où le directeur de l’université était directement visé. À Bobigny, un carabin a été exclu “un an, dont deux mois ferme” de Paris-13 pour des injures antisémites proférées à l’encontre d’une élève en médecine en octobre dernier.

La jeune fille, âgée de 20 ans, affirme avoir été injuriée dans le cadre de la préparation du week-end d’intégration, baptisé "BAuschwitz 2019"... Elle y aurait été accueillie par un salut hitlérien, entendu des blagues de mauvais goût sur la Shoah et découvert la "frispa", ou lancer de kippa en guise de frisbee.

Les sept autres étudiants et étudiantes mis en cause dans cette affaire ont été relaxés.

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