🔎 Fin de vie et souffrance psychique : un débat éthique et clinique essentiel

Il y a 6 ans, le Dr Emanuel Loeb, psychiatre au CHU du Kremlin-Bicêtre, livrait dans Les Contrepoints de la santé une réflexion lucide et profondément humaine sur la demande d'aide à mourir émanant de patients atteints de troubles psychiatriques.

👉 Deux points majeurs émergent de cette intervention :

1️⃣ Reconnaître la souffrance psychique à égalité avec la souffrance physique. La dépression, le trouble bipolaire, les états suicidaires peuvent s’accompagner de douleurs morales d’une intensité comparable à celles induites par les maladies somatiques graves. Pourtant, ces souffrances ne donnent pas lieu aux mêmes droits ni aux mêmes débats, alors même qu’en psychiatrie, le soin peut parfois être imposé sans consentement.

2️⃣ L’ambivalence du rôle du psychiatre face à la fin de vie. Entre évaluation de la comorbidité psychiatrique chez un patient atteint d'une maladie grave, tentative de « rebooster » un patient au bout du parcours thérapeutique, et questionnement sur le libre arbitre réel d’un patient en souffrance, le médecin est au cœur de tensions éthiques majeures.

🔄 Cette réflexion résonne d’autant plus aujourd’hui, à l’heure où la société rediscute les contours de la fin de vie, la place de la clause de conscience, et le rôle du médecin dans des décisions existentielles.

💬 « Le médecin ne peut pas s’extraire de ce débat », disait-il. Il ne peut pas non plus en porter seul le poids. L’accompagnement des professionnels, la place des comités d’éthique et le respect du pluralisme des convictions sont essentiels.

Et vous, comment pensez-vous que notre société devrait articuler liberté individuelle, souffrance psychique et responsabilité médicale face à la fin de vie ?