Enceinte de 9 mois : privée d'accès de CNPH

Enceinte de 9 mois : privée d'accès de CNPH

Tribune Jeunes Médecins

Voici le témoignage d’une adhérente Jeunes Médecins qui n’a pas pu passer les épreuves du Concours National de Praticien Hospitalier (CNPH) car elle était enceinte de 9 mois et qu’aucune solution proche de son domicile n’a pu lui être proposée alors qu’elle était en fin de grossesse et avait un certificat de son médecin.

« Actuellement praticien contractuel dans un centre hospitalier interrégional et souhaitant poursuivre ma carrière à l’hôpital public, je devais passer mon concours de praticien hospitalier en mars 2022.

Enceinte à ce moment-là de 9 mois, avec une date de terme théorique 1 semaine après la date du concours, j'ai eu un certificat médical me permettant d'avoir un "aménagement" d’épreuve prévu par le Centre National de Gestion (CNG).

Seulement, 5 jours avant la date du concours, l'ARS me contacte pour confirmer ma venue pour passer l'épreuve en visioconférence dans leurs locaux comme c’est prévu dans l’arrêté du concours. Sauf qu’apparemment, les régions décident d’une seule ARS pour passer le concours en visioconférence, et que celle-ci se trouvait finalement à la même distance que si j’avais dû me rendre en voiture à Rungis, alors que j’ai une ARS à 10 minutes de mon domicile.

J’ai donc essayé par tous les moyens de chercher à passer mon concours à l'ARS la plus proche, ne me voyant pas faire de longs trajets en voiture étant donné mon terme si proche.
La responsable du CNPH au CNG contactée au téléphone m’a bien fait comprendre qu’il n’y avait pas d’autre choix et qu’aucune modification de lieu n’était possible, de voir éventuellement avec l’ARS.

L’ARS elle m’a fait comprendre que c’était la décision du CNG… Au total, je n’ai donc pu me résoudre à faire autant d’heures de route alors que mon terme était si proche, et j’ai donc dû renoncer à aller passer mon concours de PH.

Je tiens à souligner que j’ai été soutenue par la direction des affaires médicales de mon hôpital qui a également tenté d’intervenir, l’ordre des médecins m’a recontactée bien après la date également pour me défendre auprès du CNG (mais malheureusement trop tard…). J’ai tenté de contacter le syndicat national des PH, et même le ministère de la justice mais je n’ai pu obtenir aucune réponse.

Je souhaite surtout que cela ne se reproduise pas pour mes consœurs et aussi confrères dans les années à venir, et aussi souligner le manque total de flexibilité de ces instances devant lesquelles nous nous sentons juste impuissants…

Une femme a bien le droit d’être enceinte et d’accoucher quand elle veut sans que cela influe sur sa carrière hospitalière ni ne mette en danger sa santé ou celle de son enfant sinon nous pouvons bel et bien parler de discrimination. À l’heure actuelle où nous avons vécu cette pandémie, il me parait incroyable de ne pas pouvoir organiser des visioconférences dans plusieurs établissements de proximité. Car n’oublions pas les conséquences de ce concours « manqué » notamment financières avec une perte de salaire importante jusqu‘à pouvoir repasser et valider le concours. Dans un monde où il manque cruellement de médecins dans l’hôpital public, même pour les plus motivés d’entre nous on nous met des bâtons dans les roues… »

Contacts presse
Emanuel Loeb
Président Jeunes Médecins
president@jeunesmedecins.fr
Mélina Elshoud
Directrice des affaires publiques
07 56 99 63 37

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