9 jeunes médecins sur 10 ne comprennent pas à quoi servent leurs cotisations à l’Ordre des médecins

9 jeunes médecins sur 10 ne comprennent pas à quoi servent leurs cotisations à l’Ordre des médecins

A quoi sert l’Ordre des médecins?

D’après un sondage posté sur nos réseaux sociaux et notre site, plus de 90% des jeunes médecins déclarent ne pas comprendre à quoi servent leurs cotisations à l’ordre des médecins.

“Comprenez vous à quoi sert votre cotisation à l'Ordre des médecins?” A cette question, postée sur les réseaux sociaux et le site de Jeunes Médecins, plus de 90% de nos adhérents ont répondu par la négative. Pourtant, tous les médecins passent à la caisse chaque année. “On a voulu savoir si les jeunes médecins comprennent les missions du conseil de l’Ordre. Aujourd’hui, peu d’entre nous comprennent l’utilisation des plus de 300 euros demandés chaque année”, éclaire Emanuel Loeb, président de Jeunes Médecins.

"Moi non plus je ne comprenais pas pourquoi je cotisais avant d'y être"



En 2019, le montant de cette cotisation, fixé par le conseil national, s’est élevé à 335€, soit environ 85 millions d’euros payés par les 300.000 et quelques médecins à l’Ordre, selon les chiffres de la Cour des comptes.

"Sur un total de 335€, il y en a 162€ qui vont au département, 40€ au régional, et 133€ au national'', décompte Raphaël Cohen, nephrologue et élu au conseil de l’Ordre de Paris. "Moi non plus je ne comprenais pas pourquoi je cotisais avant d'y être", rassure-t-il. Le jeune médecin affirme que les cotisations servent à payer les indemnités des médecins qui participent au bureau, les conseillers juridiques, les avocats, et le personnel administratif.

“Le médecin qui m’a inscrit à l’Ordre m’a dit: ‘’je te souhaite que ça soit la première et la dernière fois que tu entendes parler de l’Ordre.’’”, se rappelle-t-il. “A moins d’avoir un souci administratif ou une plainte, tu n’en entends pas trop parler, à part la cotisation qui tombe chaque janvier”

Des conseils et des sanctions



“Cette année ils se sont félicités de n’avoir, pour la première fois, pas augmenté la cotisation”, ironise une spécialiste en médecine interne, qui a eu plusieurs fois à faire au service juridique de l’Ordre. A chaque fois, les conseils qu’elle a reçus ne l’ont pas satisfaite.

“Quand j’ai eu besoin d’eux ils n’ont jamais été fichus de trouver un brin de solution”, s’agace-t-elle. Elle les contacte une première fois en 2013, afin de demander si elle a le droit d’inscrire la cause d’un décès dans un certificat pour assurance. “Ils n’ont pas su me répondre puisque cela risquait d’être préjudiciable pour l’épouse du patient qui ne pourrait pas bénéficier de l’assurance décès s’il s’agissait d’un suicide”, rembobine-t-elle. Rebelote en 2017, quand son père, lui aussi médecin, décède en laissant derrière lui ses dossiers médicaux qui doivent être conservés 20 ans. “J’ai donc appelé l’Ordre pour en savoir plus et savoir s’ils proposaient un lieu ou autre pour les conserver, même à titre payant.” Réponse : “vous devez les garder dans un lieu sûr mais nous n’en fournissons pas”.

En revanche, la docteure estime que les réprimandes de l’Ordre contre les médecins contre ses confrères et consoeurs tombent facilement. “A côté de ça, j’entends pas mal de mes collègues qui racontent à quel point l’Ordre peut être amené à les reprendre dès qu’il y a des usagers qui se plaignent”, témoigne-t-elle. “J’ai l’impression qu’ils ont plus un rôle de sanction que de soutien.”

Effectivement, l’Ordre fait office de tribunal de la profession. “Lorsqu’un patient porte plainte, il peut le faire au pénal et à l’Ordre, qui va s’occuper du côté déontologique”, fait valoir Raphaël Cohen. “L’Ordre s’assure que les patients reçoivent les meilleurs soins possibles par des médecins compétents et libres”, assure-t-il.


Le conseil de l’Ordre à la ramasse sur la digitalisation


Pourtant, pour Emanuel Loeb, le conseil de l’Ordre des médecins pourrait avoir plus d’impact dans la vie quotidienne des médecins. Le président de Jeunes Médecins regrette que la digitalisation du monde médical ne soit pas du tout pris en compte par l’institution.

“Par exemple, comme tous les médecins sont inscrits à l’Ordre, on aurait très bien pu imaginer la création d’une plateforme de messagerie sécurisée entre médecins”, propose-t-il, avant de continuer. “Pour ce qui est de la téléconsultation, l’Ordre avait tout à fait les moyens de créer des canaux qui permettent aux médecins d’en faire. La pratique quotidienne des médecins aurait pu être un peu plus aidée”, pointe-t-il du doigt.

Il regrette aussi le manque d’accompagnement dédié aux jeunes médecins entrepreneurs qui montent leurs start-ups. “Comme on va se faire impacter par le digital, il faut prendre les devants. Ils font de l’aide à l’installation, mais c’est du classique. Mais personne ne les aide sur l’entreprenariat.”

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